Himalayan A2 : Une Transalp au curry

Autant évacuer tout de suite le principal problème l’Himalayan ne possède pas un physique facile et alors que la marque Royal Enfield offre dans son catalogue quelques sublimes beautés comme L’Interceptor ou même la HNTR. Avec ce trail qui ne lorgne surtout pas vers la polyvalence tout occidentale du trail routier, la fonction tout terrain a été très largement privilégiée à la forme. Résultat, du robuste, du pratique. Le porte-bagages tout en acier n’accepte que 7 kilos -c’est estampillé dessus- il semble fait en réalité pour 70 kilos. À l’avant, les « crashs-bars » feraient peur même aux camionneurs. À défaut d’autre chose, l’Himalayan semble indestructible et même l’aspect du neuf de notre exemplaire d’essai ne lui va pas. En revanche pour 5 700 € maxi, elle est à vous avec sa garantie et son assistance de 3 ans et surtout sa définition de baroudeuse extrême avec ses deux garde-boue à l’avant, sa béquille centrale pour réparer une crevaison au milieu de nulle part, son petit pare-brise et sa boussole intégrée au tableau de bord. La partie arrière semble attendre les valises en alu proposées en option pour 650 €, c’est pas très cher pour avoir 2x26 litres bien protégés et c’est indispensable avec la philosophie de l’engin. D’ailleurs, le gros réservoir de 15 litres est assez pratique pour se mettre debout sur les cale-pieds comme il convient de le faire en chemin.

Le rustique c’est fantastique

Évidemment comme toute machine de grands raids qui se respecte, l’Himalayan se mérite avec une hauteur de selle de 800 mm, mais son rayon de braquage est court et la moto reste étroite donc plutôt facile à prendre en main même sans expérience et avec un permis A2. La seule condition est d’avoir le gabarit et peut être un peu de poigne pour le frein avant qui offre un levier bien dur à l’essai. Pour le reste notre Royal Enfield se montre plutôt confortable grâce à ses suspensions à la fois souples et avec de grands débattements et puis ce n’est pas les routes françaises qui devraient mettre à mal une moto faite pour la rocaille du bout du monde. En action, l’Himalayan vibre pas mal, une caractéristique assez fréquente sur ce genre de machine équipée de crash-bars et alors que le saut de vent ne convient pas à tous les gabarits, mais peu importe rien ne semble pouvoir l’arrêter.

Une véritable originalité

L’Himalayan roule à son rythme partout et toujours. Un rythme qui compose avec les 26 ch de son monocylindre de 411 cc, mais sans laisser une impression de trop peu, ni évidemment de super puissance comme certaines A2 à 47 ch. Globalement tout est parfaitement homogène, cette puissance permet sur la route d’approche du légal autoroutier et rester maîtrisable en hors-piste. Ce moteur refroidi par air et huile a également une bonne réputation en matière de fiabilité grâce essentiellement à sa simplicité. Néanmoins, une toute nouvelle Himalayan est attendue pour 2024 avec un nouveau moteur de 450 cc disposant du refroidissement liquide, une révolution pour la marque indienne. En attendant, la 410 reste une proposition unique dans le monde de l’A2 en offrant une véritable machine rustique capable d’aventure extra européenne. D’ailleurs si ce n’est pas pour partir très loin ou dans le très dur, ou le très poussiéreux avec une machine éprouvée, la Royale Endfield Himalayan sera alors le choix de l’originalité.

L’avis de permis pratique

L’Himalayan reste conduisible sans grande expérience et avec un permis A2, il est d’ailleurs fort probable que si vous partez faire un raid organisé en Inde, vous vous retrouviez sur sa selle. Pas d’inquiétude elle reste facile à conduire partout et pas trop physique. Néanmoins, elle reste loin de la définition d’un trail pour l’Europe, elle n’y sera pas très à l’aise sans faire de voyage et du tout terrain.

Les points forts
Proposition unique et originale
Confortable sur la route
Prix placé

Les petits défauts
Commande de frein avant dure
Hauteur de selle importante
En attente d'une nouvelle génération